Le bruit est une préoccupation de plus en plus importante pour les Français et c’est aujourd’hui un enjeu environnemental majeur. De nouveaux modes de lutte contre le bruit émergent et parmi eux, la carte stratégique de bruit. Sa méthodologie de réalisation, encadrée depuis 2002 par la directive européenne 2002/49/CE, s’apprête à être reformée. Elle a été complétée en 2015 par la directive européenne 2015/996 avec un objectif d’harmonisation des méthodes de gestion du bruit à l’échelle de l’UE. La directive 2015/996 impose de nouvelles méthodes communes d'évaluation du bruit, appelées CNOSSOS-EU. Ce changement de méthodologie va provoquer des fluctuations plus ou moins importantes sur les résultats cartographiques obtenus, non sans conséquences.
L’objectif de cette étude est d’évaluer les transformations cartographiques engendrées par un changement de méthodologie et d’en analyser les répercussions. La problématique est par conséquent la suivante : Quelles sont les implications des directives européennes sur la production des cartes stratégiques de bruit ? Pour y répondre, nous nous appuierons sur la réalisation de cartes stratégiques de bruit en suivant les deux méthodologies, sur la réalisation d’un questionnaire et sur l’utilisation d’un outil de comparaison d’image. Nous avons relevé les dissemblances en termes de représentation cartographique directement liées à l’utilisation de méthodologies distinctes. Ce constat nous permis de remettre en cause certains aspects de ces cartes, notamment leur fiabilité et leurs impacts. L’utilisation de la nouvelle méthodologie nous a aussi permis de confirmer une hypothèse de départ importante, selon laquelle le bruit serait un facteur de répartition socio-spatiale des populations. Cette hypothèse se vérifie quelle que soit la méthodologie appliquée.
Ce mémoire permet de mettre en lumière les implications parfois surprenantes des directives européennes sur la production des cartes stratégiques de bruit.