Exposée au public dans des quartiers autrefois populaires faisant face à la gentrification, la toxicomanie dans le Nord-Est parisien est à l’origine de risques sanitaires mais également de tensions sur le territoire. La mise en place d’une politique publique de réduction des risques a conduit les associations à assumer une part importante de l’intervention sur le terrain auprès des consommateurs de drogues mais également des habitants. Leur action territorialisée a amené l’une d’entre elles, Coordination Toxicomanies, à collecter de l’information géographique précise afin d’analyser spatialement le phénomène. Le recours à la géomatique permet de construire un outil d’aide à la décision à destination des organismes élaborant des stratégies d’intervention sur le terrain par la représentation des usages et des nuisances observés. Par ailleurs, la carte en tant que vecteur d’information est un support de communication mobilisé dans un effort de médiation. Cependant, la nature de l’information traitée impose la vigilance. Parce qu’elle localise des individus, des substances psychoactives et du matériel usagé, la production cartographique devient sensible et impose l’expérimentation de modes de représentations alternatifs. L’enjeu devient alors de jouer entre le besoin de diffuser l’information géographique et la nécessité d’en préserver le détail.
Mémoire confidentiel